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Rencontre avec une militante de longue date en prévention du suicide à Ottawa

La directrice émérite de l’ACSM Section Ottawa donne des ateliers d’intervention face au suicide depuis 30 ans

Par Patrick Jodoin, ACSM Section Ottawa; photo fournie par Renée Ouimet; traductrice: Catherine Laliberté

La relation entre Renée Ouimet et la prévention du suicide a commencé en 1987, seulement deux ans après son arrivée à l’Association canadienne pour la santé mentale, lorsqu’elle a suivi la Formation appliquée en techniques d’intervention face au suicide (ASIST).

Cet atelier a changé sa vie, tout comme l’orientation de sa carrière.

Elle a tout de suite su que le cours extrêmement enrichissant qu’elle venait de suivre devait être offert à tout le monde à Ottawa. La formation ASIST est LA référence en matière de prévention du suicide axée sur les forces. Elle fait partie d’un modèle de formation intégrée LivingWorks qui comprend également des ateliers comme safeTALK et suicide to Hope (s2H) (offerts uniquement en anglais).

En 1989, Mme Ouimet a participé au tout premier cours de formation des formateurs ASIST organisé par le Centre de détresse d’Ottawa et la région et est devenue formatrice ASIST. Elle enseigne toujours l’atelier aujourd’hui.

Depuis 1997, l’ACSM Section Ottawa se concentre à offrir des ateliers ASIST communautaires à tous les gens de plus de 16 ans qui souhaitent apprendre comment intervenir face au suicide. (Ottawa dispose actuellement d’un large bassin de formateurs ASIST dans de nombreux organismes qui offrent l’atelier autant à l’interne qu’aux membres de la communauté.)

« Renée est une de ces personnes qui dédie sa vie et une grande partie de sa carrière à rendre le monde plus sécuritaire », estime Tim Simboli, directeur général de l’ACSM Section Ottawa. « Elle a communiqué sa grande détermination à des centaines d’autres personnes, qui partagent maintenant sa passion. »

La formation ASIST a été révisée au fil du temps, mais ses leçons fondamentales demeurent les mêmes. L’atelier de deux jours enseigne aux participants à reconnaître les gens qui ont des idées suicidaires et à travailler avec eux pour créer un plan favorisant leur sécurité immédiate.

En plus d’enseigner aux participants à reconnaître les signaux d’alarme, la formation ASIST leur montre à écouter les personnes qui vivent une crise. Parler du suicide n’est pas chose facile. L’atelier ASIST montre comment briser la glace et discuter avec les gens pour les empêcher de commettre l’irréparable.

Les programmes comme ASIST (ainsi que safeTALK et s2H) servent aussi à démystifier le suicide et à encourager la discussion, ce qui aide les gens à se sentir à l’aise d’en parler. Même si les attitudes ont évolué et que la stigmatisation diminue, beaucoup de travail reste à accomplir, tout particulièrement en ce qui concerne la volonté des gens de parler ouvertement du suicide et le langage qu’ils emploient pour le décrire.

« Ces programmes donnent aux gens l’occasion de prendre conscience de leur propre attitude », explique Mme Ouimet. « Ils découvrent qu’il n’y a pas de “bonne” ou de “mauvaise” attitude, mais que leur attitude aura nécessairement un effet – positif ou négatif – sur leur façon d’intervenir. »

Même si les participants à l’atelier ASIST ne travaillent habituellement pas avec un scénario de crise, mais plutôt sur la préparation à ce genre d’événement, Mme Ouimet dit que les participants ont souvent avoué avoir eux-mêmes des idées suicidaires ou connaître quelqu’un qui en a.

« Certaines personnes sont arrivées le deuxième jour (après la première journée de formation) en disant “Wow, ça a fonctionné!” », mentionne-t-elle.

Au fil des 30 années d’existence de la formation ASIST à Ottawa, Mme Ouimet a entendu des témoignages très touchants. Des participants lui ont raconté comment ils ont sauvé des membres de leur famille, des amis et des clients – ou carrément eux-mêmes – grâce au meilleur modèle de soutien qui soit.

Mais pas question pour elle de s’attribuer le moindre mérite!

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