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Trouver de la satisfaction dans la vie – voici Taneeta

Comment l’ACSM Ottawa a transformé une jeune personne en crise en quelqu’un capable d’offrir un environnement sûr aux jeunes en crise.

En 2017, Taneeta (qui utilise le pronom iel) entrait et sortait de l’hôpital à répétition à cause de ses problèmes de santé mentale. Iel se retrouvait régulièrement à l’urgence pour des symptômes dépressifs, des idées suicidaires et des tentatives de suicide.

À 19 ans, Taneeta n’était pas très optimiste face à son avenir. Iel se décrivait comme une « créature de l’enfer » lorsqu’iel a reçu une offre de services de gestion de cas d’une travailleuse de repérage actif auprès des jeunes de l’ACSM Ottawa.

Au début de mon partenariat avec l’ACSM, j’étais une de ces personnes qui ne s’imaginait pas se rendre à 25 ans et être heureuse, ou même satisfaite », raconte Taneeta.

Malgré toute sa nervosité et son hésitation, ne sachant pas à quoi s’attendre des services communautaires en santé mentale, iel a accepté l’offre. Cinq ans plus tard, Taneeta mène une vie satisfaisante et travaille à temps partiel auprès des jeunes, et iel ne regrette pas le moindrement d’avoir saisi cette occasion.

Ce fut une véritable chance que l’ACSM et Taneeta se soient mutuellement trouvés. En tant que personne qui avait un logement stable et un certain soutien de sa famille au début de sa relation avec l’ACSM, iel n’avait pas le profil démographique habituel des clients ciblés par les services de repérage actif (généralement des personnes en situation d’itinérance chronique qui ont aussi des maladies mentales et des problèmes d’usage de substances graves et chroniques).

Bien souvent, les personnes dans la situation de Taneeta accèdent plutôt à ces services par l’intermédiaire du programme Visages familiers, ou se retrouvent sur la liste d’attente des SSCSM et attendent pendant des années.

Il a fallu un certain temps à Taneeta pour se sentir en phase avec l’organisme. Au fil de sa relation avec l’ACSM Ottawa, iel a changé de travailleur à quelques reprises. À titre d’exemple, sa première travailleuse est partie en congé de maternité juste comme iels commençaient à établir un lien.

Taneeta a progressé petit à petit. Iel dit que ses travailleurs ont dû être extrêmement patients et s’adapter à son style de communication – iel ne démontrait aucune ouverture et beaucoup de ténacité.

Taneeta a finalement trouvé chaussure à son pied lorsqu’iel a été mis en relation avec Melanie S., la travailleuse de soutien communautaire qui allait plus tard l’amener à ne plus avoir besoin de services de soutien.

 L’idée de devoir bâtir une nouvelle relation ne m’enchantait pas vraiment au départ, se souvient Taneeta. Je m’exprimais un peu plus qu’au début, mais je ne m’ouvrais pas nécessairement. »

Heureusement, Mel était tout aussi tenace. Elle est restée auprès de Taneeta pour l’aider à atteindre un point où iel se sentait plus à l’aise de parler de ses pensées et de ses émotions, ce qui a joué un grand rôle dans son rétablissement.

« Il a fallu pas mal de temps à Taneeta pour se sentir suffisamment en confiance pour laisser tomber sa garde, explique Mel. Une fois que nous avons établi un lien, j’ai pu prendre de moins en moins de place et orienter le soutien en fonction de la progression de Taneeta, jusqu’à ce qu’iel soit capable de prendre les commandes. »

Les efforts acharnés de Taneeta se sont traduits en progrès constants. Iel a commencé à voir tous les bénéfices associés au fait de repousser ses limites et de se donner des buts.

Lorsqu’iel utilisait les services de l’ACSM Ottawa, Taneeta a aussi bénéficié d’un accès à d’autres services offerts aux clients de l’organisme, comme la thérapie comportementale dialectique (TCD), et à des services infirmiers. Mais les choses n’ont pas toujours été faciles.

« C’était vraiment difficile de me motiver à sortir et à faire des activités, confie Taneeta. Je passais beaucoup de temps à me demander pourquoi ma vie valait la peine d’être vécue. C’était quelque chose que Mel me répétait constamment. »

Dans ses interventions, Mel mise sur l’entretien motivationnel, la gestion de cas axée sur les forces et les soins qui tiennent compte des traumatismes.

Taneeta a commencé à afficher de plus en plus d’indépendance et à se débrouiller exceptionnellement bien.

Cinq ans plus tard, Taneeta n’a plus besoin de services de soutien et iel est en voie d’obtenir son diplôme universitaire en études de l’enfance et de la jeunesse avec double mineure en psychologie et en langue des signes américaine de l’Université de Carleton. Taneeta est en couple, a deux emplois et deux chats, et est parent d’accueil de chiens.

Iel adore la randonnée pédestre et le camping. Iel a toujours du temps pour ses amis (contrairement à avant).

Et plus important encore, Taneeta a trouvé sa vocation : travailler auprès des jeunes. Iel travaille actuellement au Centre de ressources communautaires d’Ottawa ouest, où iel offre des services collectifs à des jeunes de 12 à 17 ans.

Taneeta a changé du tout au tout, passant d’une jeune personne en crise à une personne professionnelle capable d’offrir un espace sûr aux jeunes en crise – une expérience gratifiante et un premier pas vers une brillante carrière.

« J’adore mon travail plus que tout, dit Taneeta. Je veux être la personne dans la vie de ces jeunes que je n’avais pas quand j’avais leur âge. »

Après avoir eu un départ difficile, reçu de l’aide et travaillé très fort pour réussir à voir le positif dans la vie, Taneeta a un message pour toutes les personnes qui ont perdu espoir, comme iel il y cinq ans :

Même si vous vous sentez vraiment comme de la merde, et croyez-moi, je sais à quel point on peut se sentir comme ça – j’ai littéralement touché le fond du fond du baril –, il y a toujours de l’espoir, croit Taneeta. Même si vous n’en avez pas l’impression – et vous allez vouloir frapper quiconque vous dit des choses comme “il y a encore de l’espoir” (*rires*) –, il y en a vraiment! J’ai maintenant 25 ans et je vais bien! »

« Si je rencontrais l’ancienne version de moi et que je me disais “Hé, à 25 ans tu vas être genre trop cool!”, je n’en aurais pas cru un seul mot, poursuit-iel. Il y a vraiment un avenir où l’on peut se sentir satisfait. À défaut d’être heureux, on peut être satisfait. J’aimerais dire que je progresse vers le bonheur. »

 


 

Article initialement publié dans le rapport annuel 2021-2022 de l’ACSM Ottawa :

Disponible maintenant : Rapport annuel 2021-2022 de l’ACSM Ottawa

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