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L’histoire de Scott : d’un appel désespéré à un emploi à temps plein à l’ACSM Ottawa

Pour souligner la journée Bell Cause pour la cause, voici l’inspirante histoire d’un ancien client devenu essentiel à notre équipe

Sa vingtaine, Scott William l’a perdue dans l’agoraphobie. Il était désespéré quand il a appelé à la succursale d’Ottawa de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM Ottawa), un jour à la fin de 2018. Il avait passé les dix dernières années dans son appartement surencombré et il venait de recevoir un ultimatum.

Le gouvernement avait dit à Scott qu’il allait se faire couper son aide sociale s’il n’allait pas chercher du soutien en santé mentale. Scott avait déjà vécu dans la rue étant plus jeune, donc il savait ce qui l’attendait s’il ne faisait rien pour s’en sortir : il allait perdre son logement.

Durant son appel, Scott a parlé avec Cynthia Schreiber, qui est responsable des admissions à l’ACSM Ottawa. Scott n’était pas du genre à s’ouvrir aux étrangers, mais lorsque Cynthia lui a dit qu’il n’était pas admissible à des services de gestion de cas dans l’immédiat et que le délai d’attente à Ottawa pour les Services de soutien communautaire en santé mentale (SSCSM) serait d’environ trois ans, il s’est effondré.

Mais l’ACSM Ottawa fait tout son possible, même dans un système qui manque de ressources pour soutenir les personnes dans le besoin, donc Cynthia et Scott ont exploré quelques options ensemble.

« Elle est restée au téléphone avec moi pendant environ deux heures et demie, raconte Scott. Elle m’a dit : “Ne raccroche pas, Je ne veux pas que tu ailles nulle part. Laisse-moi te trouver des ressources.” C’était la première adulte qui m’aidait depuis mon adolescence. C’était la première personne qui se préoccupait de moi. »

Cynthia a fait tout son possible pour que Scott ait rapidement accès à un certain soutien en l’aiguillant vers des soins de première ligne. (Scott avait toujours la carte rouge et blanche de la RAMO, c’est vous dire à quel point la dernière fois qu’il avait vu un médecin remontait à loin.)

Malheureusement, sa situation a empiré et il s’est retrouvé plusieurs fois à l’urgence de l’hôpital à cause de crises de panique. Un jour, après sa sortie de l’hôpital, on lui a proposé les services d’une intervenante-pivot dans le cadre du programme Visages familiers de l’ACSM Ottawa. Son intervenante, Despina Pelekos, l’a tout de suite aidé à s’inscrire aux prestations d’invalidité et à planifier une chirurgie dentaire urgente. Après trois mois, Scott est passé aux services de gestion de cas transitoire de l’ACSM Ottawa, qui lui ont permis de déterminer ses forces et de reprendre peu à peu sa vie en main. 

C’est là qu’une occasion pour Scott d’exploiter une de ses plus grandes forces s’est présentée, et les choses ont vraiment commencé à bouger.

Dix ans auparavant, quand il était au collège, Scott avait étudié la cybersécurité. Et par la suite, en tant que jeune homme vivant dans l’agoraphobie pendant plusieurs années, il avait appris beaucoup de choses sur la programmation informatique et les technologies de l’information. 

Juste avant la pandémie de COVID-19, l’intervenante transitoire de Scott, Kealey Dunlop, lui a parlé du Conseil consultatif sur l’engagement des pairs (CCEP) de l’ACSM Ottawa et l’a encouragé à s’y joindre. Scott l’a écoutée et a d’abord offert du soutien en TI au groupe, puis des conseils à l’ACSM Ottawa pour ses opérations de TI par la suite.

Scott se souvient de son arrivée lors de sa première journée; il était timide et silencieux, caché derrière sa grosse barbe et sous ses cheveux longs. Il hésitait au début, mais il a vite été convaincu.

« Honnêtement, je croyais que mon opinion ou ma voix ne comptaient pas jusqu’à ce que je me joigne au CCEP, relate Scott. Et dans le CCEP, les gens respectaient mon opinion et ont ensuite vu que j’étais bon dans les technologies. Je suis devenu (officieusement) quelqu’un qui pouvait conseiller les autres à ce sujet. »

Quand la pandémie a frappé et que tout a fermé, étrangement, cela a aidé Scott à se sortir de son agoraphobie.

« En fait, la pandémie a facilité mon rétablissement, confie-t-il, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de monde, donc je pouvais aller à l’épicerie en sachant qu’il n’y aurait pas 400 personnes là-bas, et je pouvais sortir marcher. »

Scott reprenait confiance en lui et il était prêt à faire de plus grands pas.

Durant les confinements, les intervenants de l’ACSM Ottawa devaient pouvoir rester en contact avec leurs clients, dont un grand nombre vivent dans des refuges ou dans l’itinérance chronique. L’organisme a donc commencé à distribuer des téléphones intelligents à ses clients. Scott a tout de suite proposé son aide.

Piloté par Melissa Bridle, qui en est la responsable, le programme s’appelait Project Connection. Le programme a rapidement pris de l’ampleur, et c’est là que Scott a été embauché dans l’équipe.

Grâce à son savoir-faire technique et à son charisme naturel qu’il retrouvait, Scott a joué un rôle instrumental dans la configuration des téléphones et leur distribution aux clients de l’organisme, puis dans le soutien à leur utilisation.

« Je peux vous dire quel a été mon meilleur moment depuis que je travaille ici, affirme Scott. J’ai donné un téléphone à un client, qui s’est mis à pleurer et a dit : “Maintenant je peux appeler ma fille.”

« C’était un emploi, et c’était un chèque de paie régulier, mais le salaire émotionnel – ce que j’ai toujours dit à propos du fait de travailler dans un organisme à but non lucratif ou précisément ici, – je ne me suis jamais intéressé au salaire physique, en définitive c’est le salaire émotionnel que je gagne qui compte. Je rentre chez moi et je ne me déteste pas. Je rentre chez moi et je pense “J’ai bien agi aujourd’hui”. »

Et c’est ainsi que tout à fait ironiquement, alors que la majorité des gens se réfugiaient chez eux, étant donné que l’ACSM Ottawa est un service essentiel, Scott était régulièrement à l’extérieur de chez lui, travaillant à temps partiel et fournissant un précieux soutien à ses pairs et en TI.

En ayant un but bien précis et en offrant des services significatifs à des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, Scott passait de plus en plus de temps à l’extérieur de chez lui.

« Je m’assoyais dans l’espace clinique et j’offrais du soutien technique à nos clients, explique-t-il. Je me suis fait des amis. Je n’avais pas beaucoup d’amis [à l’époque]. »

Au fil du temps et de l’évolution de la pandémie à ses différentes vagues, les besoins en TI continuaient d’augmenter pour le personnel de première ligne de l’ACSM Ottawa et ses clients. Les responsabilités de Scott ont suivi et ont augmenté aussi, et la direction et le service des finances de l’organisme ont continué de trouver du financement pour s’assurer qu’il peut continuer d’offrir du soutien en TI à ses pairs.

La santé mentale de Scott s’est améliorée, elle aussi. Durant ses premiers jours de travail, Scott avait envie de s’enfuir à toutes jambes la plupart du temps, mais il a persévéré.

Certaines personnes ont une révélation lorsqu’elles entament leur parcours vers une meilleure santé mentale. Cette même révélation, Scott l’a eue quand il a vu le lien entre la thérapie cognitivocomportementale (TCC) et la programmation informatique.

« Je n’aimais pas trop la TCC. J’étais un mathématicien. J’aime les maths. Je comprends les chiffres, les algorithmes, les codes… On m’a proposé la TCC et cela ne m’a pas trop attiré parce que je ne comprenais pas ce langage.

« Jusqu’à ce que je réalise que c’est la même chose que la programmation informatique. Si “X” est un déclencheur pour vous, comment réglerez-vous le problème? Je comprends ce langage. Contrôler les distorsions cognitives revient à faire un plan de type “si/alors”. Si cela arrive, alors je ferai “X”. Une fois que j’ai compris tout ça dans mes mots, j’ai simplement décidé d’essayer. »

En travaillant étroitement avec les clients de l’ACSM Ottawa et en se faisant de nouveaux amis aux expériences similaires, Scott a découvert un de ses talents cachés : le soutien à ses pairs. Il a commencé à faire du bénévolat auprès de l’organisme à but non lucratif local Psychiatric Survivors of Ottawa (PSO), une communauté de pairs qui utilisent leur expérience personnelle du système de santé mentale pour s’aider mutuellement à atteindre leur plein potentiel. À PSO, Scott a suivi sa formation pour devenir spécialiste en soutien par les pairs auprès de Tom Kelly.

« J’avais le sentiment que je pouvais non seulement redonner à l’ACSM, mais aussi à Ottawa, se rappelle Scott. Je pouvais redonner aux gens d’Ottawa juste en les écoutant. Pas pour régler leurs problèmes ou les juger, mais les accompagner dans leur cheminement et leur dire “vous n’êtes pas seuls”. »

Après avoir commencé à offrir du soutien à ses pairs, Scott s’est concentré sur la formation. Il s’est notamment intéressé au Wellness Recovery Action Plan (WRAP), un programme éducatif de huit semaines sur l’autorétablissement facilité par des pairs. Il s’est également impliqué dans la communauté 2ELGBTQI+ en offrant des cours du programme WRAP à Max Ottawa, un fournisseur de services de santé et de mieux-être et de programmes pour hommes homosexuels. (Scott s’identifie comme bisexuel.)

Par la suite, Scott s’est impliqué dans les festivités de la Fierté de l’ACSM Ottawa. En août 2022, il a marché avec l’équipe de l’organisme lors du défilé de la Fierté dans la Capitale, accomplissant un virage à 180 degrés symbolique : après des années d’isolement dans l’obscurité, il faisait partie d’une grande communauté et il défilait dans un endroit bondé et lumineux.

C’était tout un défi, mais ça en valait la peine.

« Sur le coup, j’ai paniqué, avoue-t-il. Vraiment. Mais j’avais le soutien de mes amis, et d’amis que j’ai rencontrés par l’entremise de PSO et de l’ACSM. Je me souviens que Sam Kabbara [intervenante à l’ACSM] dansait. Je me souviens qu’Helen [Gottfried-Unruh, directrice des services cliniques] marchait avec nous, ce qui était génial, et je me suis laissé entraîner dans les festivités. J’ai commencé à distribuer des autocollants à tout le monde et pendant dix minutes, j’ai été très populaire. Je disais : “Et voilà! Un frisbee pour toi.” »

L’année suivante, il a organisé un kiosque partagé au festival de la Fierté pour l’ACSM Ottawa et PSO et a fait du bénévolat durant toute la fin de semaine avec Jake Francino, intervenant à l’ACSM, afin de se mêler à la communauté et de discuter avec les gens du pouvoir incroyablement positif du soutien par les pairs.

« J’ai pu aider tellement de gens aux quatre coins de la ville, des gens de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, dit-il. À des gens qui commençaient tout juste à se découvrir, je disais : “Nous avons des ressources en santé mentale.” »

À ce moment-là, Scott travaillait à temps partiel avec Cory Fryer, responsable des TI de l’ACSM Ottawa – le professionnel des TI le plus utile et le plus accommodant de son domaine, – à faciliter la vie du très dévoué personnel de première ligne de l’organisme en l’aidant à bien utiliser les technologies en perpétuelle évolution.

Dans son nouveau rôle permanent à temps plein syndiqué de technicien en bureautique, Scott a fait un autre grand virage : il est passé d’une personne désespérée qui avait parlé au téléphone avec une intervenante de l’ACSM prénommée Cynthia en 2018 à une personne qui aidait cette même Cynthia et tous les autres employés de l’organisme à bien utiliser les technologies – y compris leurs téléphones.

« Scott est un précieux membre de l’équipe de l’ACSM Ottawa », estime Susan Farrell, directrice générale de l’organisme. « Sa transformation d’une personne limitée par l’agoraphobie en un collègue qui marche dans les corridors (avec un sourire chaleureux) en se concentrant à trouver des moyens de répondre aux besoins de TI de ses collègues est inspirante.

« Il y a six mois, quand j’ai entamé mon mandat à l’ACSM Ottawa, Scott a commencé à organiser chaque jour des discussions avec moi pour “vérifier” mes connaissances sur tout, des câbles de mon imprimante à la façon d’améliorer le système de santé mentale pour mieux servir tout le monde. Après mon quatrième jour de travail, Scott m’a laissé une note autocollante qui disait “merci pour tout ton soutien” – une note que je vais toujours garder affichée dans mon bureau. En réalité, c’est moi qui aurais dû envoyer la note de remerciement à Scott, car ses sages paroles en tant que pair sont importantes pour notre organisme et notre communauté. »

Tous les jours dans les bureaux de l’ACSM Ottawa, où les employés occupent les différents bureaux répartis dans ses espaces ouverts, vous trouverez Scott en train de faire des rondes et de résoudre des problèmes de TI avec plaisir, un aspect important de l’organisme qui l’ai aidé à trouver sa vocation.


Le thème de la journée Bell Cause pour la cause 2024 est Créons de vrais changements en santé mentale, donc à l’ACSM Ottawa, nous nous concentrons sur les effets profonds des programmes pour les pairs en amenant des changements positifs dans la vie des gens que nous servons, et sur la façon dont le soutien par les pairs transforme les soins de santé mentale et de toxicomanie pour le mieux.

L’ACSM Ottawa est fière de pouvoir compter sur des pairs (des personnes qui s’identifient comme ayant une expérience vécue de la maladie mentale) dans tous les secteurs de l’organisme. Les pairs améliorent notre réflexion, nos services ainsi que la compassion et l’esprit de collaboration au sein de notre organisme.

En 2022-2023, 104 clients de l’ACSM Ottawa ont reçu du soutien de la part de l’équipe du soutien par les pairs et ont pu profiter de toute la sagesse et de toute la compréhension que seule une personne ayant une expérience vécue ou une expertise peut offrir.

Un programme dirigé par des pairs, le Recovery College offre un espace d’apprentissage innovant où les clients ont accès à des cours, des webinaires, des ateliers et des événements gratuits qui leur permettent d’acquérir de nouvelles compétences et de tisser des liens avec d’autres membres de leur communauté.

En 2022-2023, le Recovery College de l’ACSM Ottawa a offert plus de 40 occasions d’apprentissage aux étudiants sur des sujets comme vaincre l’isolement et la solitude, renouer avec la nature, gérer les déclencheurs émotionnels et cultiver l’autocompassion, ainsi qu’une nouvelle série intitulée Empowered in Your Home (Maître chez vous). 

Le Conseil consultatif sur l’engagement des pairs (CCEP) est un groupe composé de clients, de membres de la famille ou de proches ainsi que de membres du personnel et du conseil d’administration de l’ACSM Ottawa qui se rencontrent régulièrement pour conseiller l’ACSM Ottawa et l’aider à prendre les meilleures décisions qui soient.

Le CCEP offre une tribune aux clients et aux membres de la famille pour l’expression de leur point de vue à l’égard des services et leur donne l’occasion de contribuer à améliorer la qualité, la sécurité et l’efficacité des services de l’ACSM Ottawa. Il mobilise les clients et encourage les soins axés sur l’individu à tous les niveaux de l’organisme, autant sur le plan des services que des politiques et du système de soins de santé mentale. Pour faire un don à l’équipe du soutien par les pairs de l’ACSM Ottawa, au Recovery College ou au CCEP, veuillez visiter notre page sur CanaDon.


La succursale d’Ottawa de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM Ottawa) est un organisme communautaire indépendant à but non lucratif qui fournit des services à des personnes admissibles de la région d’Ottawa ayant des maladies mentales graves et persistantes ou des troubles d’usage de substances, dont de nombreuses personnes sans abri ou logées de façon précaire. L’ACSM Ottawa se consacre à promouvoir une bonne santé mentale, à élaborer et mettre en œuvre des réseaux et des services de soutien durables ainsi qu’à encourager l’action publique en vue d’améliorer les services de santé mentale et les politiques et la législation associées à l’échelle communautaire.

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