Retrouver un sens à votre vie — Semaine de la santé mentale 2020

Dans le cadre de la Semaine de la santé mentale 2020, qui se déroulera du 4 au 10 mai, nous, l’équipe de l’ACSM Ottawa, avons élaboré avec notre pair Kurtis des conseils pour rester sur la voie du rétablissement après une maladie mentale au cœur de la pandémie de COVID-19.

« Rétablissement » est un mot relativement nouveau dans mon vocabulaire.

Grâce à plusieurs efforts (et à beaucoup d’aide en cours de route), je suis en bonne santé depuis un certain temps.

Mais quand un changement majeur survient dans notre quotidien, comme celui que cette pandémie a entraîné, il faut savoir s’adapter de différentes manières.

Ces dernières semaines, j’ai élaboré un nouveau plan pour continuer d’aller bien.

1. Se rétablir de la dépression, un parcours qui a ses hauts et ses bas

Appelons la COVID-19 un événement qui nous confronte avec la réalité – sur une route parsemée de sommets et de creux, la pandémie a amené un creux. Toutefois, ce qui m’a réconforté, c’est de prendre conscience que j’ai déjà vécu cela auparavant, et que je m’en suis sorti. Si je l’ai fait une fois, je peux le refaire.

Personne ne peut vous demander de faire mieux que mieux, donc ne soyez pas trop exigeant envers vous-même et concentrez-vous à rester sur la voie du rétablissement.

2. La routine est essentielle au rétablissement – et l’auto-isolement peut exiger plus d’efforts

Lorsqu’on s’habitue à un certain rythme au quotidien – ponctué de moments actifs, comme faire du bénévolat, et de moments passifs, comme s’asseoir dans un café –, on oublie parfois l’importance de la routine.

Commencez par les choses les plus fondamentales, comme manger des repas sains à heure fixe chaque jour et sortir respirer de l’air frais.

Vers la fin de chaque journée, faites-vous un horaire des tâches que vous voulez accomplir le lendemain. Assurez-vous de prévoir des activités de rechange au cas où vous n’arriveriez pas à faire quelque chose que vous aviez prévu.

Ne vous blâmez pas parce que vous trouvez cela difficile.  Félicitez-vous d’avoir retrouvé votre voie dans une nouvelle série de routines, même si vous n’avez pas encore tout à fait retrouvé votre rythme.

3. Avoir une bonne hygiène et prendre soin de soi sont importants

Se laver, se raser et s’habiller aident beaucoup, même lorsqu’on ne va nulle part.

Nous savons que ces habitudes sont importantes lorsque nous sommes avec d’autres personnes et que nous voulons être présentables, mais elles sont aussi importantes pour l’estime de soi – vous pourriez avoir une meilleure image de vous-même si vous avez une bonne hygiène et que vous prenez soin de vous.

4. Quand on vit une dépression, on se sent facilement épuisé – il faut combattre ce sentiment (qui implique de bonnes habitudes de sommeil)

La dépression chronique s’accompagne d’un sentiment que les experts appellent la « peur d’une vie écourtée » et d’autres préoccupations au sujet du temps qu’il nous reste à passer avec nos proches.

Ces pensées peuvent donner très envie de se coucher au beau milieu de la journée, même si la fatigue ne provient pas de l’activité physique, mais plutôt des émotions que nous ressentons lorsque nous confrontons nos peurs et que nous ne trouvons pas nécessairement de raisons de garder espoir. N’oubliez pas le conseil numéro deux et essayez de suivre une routine – qui implique de bonnes habitudes de sommeil.

5. La dépression est insidieuse – vous devez développer votre intuition et agir pour améliorer votre humeur et retrouver votre efficacité

Pendant votre rétablissement, il est important de surveiller les petits indices. Mettez-vous au défi d’utiliser votre intuition en réfléchissant à ce qui se passe et à ce que vous ressentez.

Vous vous souviendrez peut-être de certains conseils que vous avez reçus au début de votre maladie et que vous teniez pour acquis quand vous alliez bien. Lorsque vous ressentez des émotions que vous avez déjà ressenties dans le passé, réfléchissez à ce qui s’était alors passé et à la façon dont vous aviez géré la situation. Répétez l’exercice en vous ajustant aux circonstances actuelles.

Que verrez-vous en vous-même qui pourrait vous aider à passer au travers? Réfléchissez-y et lorsque cela se reproduira, ne passez pas à côté.

6. Ne mettez pas de côté ce qui vous fait vous sentir bien !

Parfois, quand nous n’allons pas bien, les choses qui nous mettent de bonne humeur sont celles que nous évitons. Par exemple, la musique vous fait du bien, mais durant vos moins bonnes périodes, vous oubliez peut-être à quel point elle vous affecte positivement, donc vous n’en écoutez pas!

Encouragez-vous gentiment à faire des choses que vous trouvez agréables et progressivement, vous les ferez naturellement et vous vous sentirez mieux.

Quelle est votre stratégie? Écrire? Écouter de la musique? Dessiner ou peindre? Faire du scrapbooking ou tricoter? Regarder un film?

Toutes ces activités pourraient ne pas vous venir à l’esprit lorsque vous n’allez pas bien. Vous faites-vous un devoir de les faire?

7. Il y a de nombreuses façons simples et innovantes de garder le contact avec les autres, même si vous n’êtes pas face à face

Avant la pandémie, voir des gens face à face faisait partie intégrante de mon rétablissement. Maintenant, je dois trouver des façons créatives de maintenir tout cela.

1. Faire l’effort de prévoir des rencontres virtuelles avec vos amis, votre famille, vos pairs et même de simples connaissances peut être une belle façon de garder le contact et de mettre de la joie dans votre vie grâce aux interactions sociales. Skype, Zoom, FaceTime, Google Meet – ce n’est pas le choix qui manque. Préparez vos séances de bavardage. Notez une histoire que vous voulez raconter ou des questions que vous voulez poser. Assurez-vous de prendre le temps de bien écouter, également.
2. Laisser des messages vocaux significatifs aux personnes importantes dans ma vie m’a beaucoup aidé. Partagez un souvenir d’un moment agréable que vous avez passé avec ces personnes.
3. Vous pouvez aussi échanger des photos. Dénichez de vieilles photos et envoyez-les à vos proches avec un petit texte d’accompagnement.
4. Enregistrez une vidéo ou amenez quelqu’un faire une visite virtuelle d’un de vos passe-temps, ou encore lisez une histoire à votre petit-enfant.

8. Les nouvelles dressent souvent un portait sombre de la situation – ne les regardez pas trop

S’informer n’est pas mauvais en soi, mais il n’y a pas grand-chose que nous pouvons faire individuellement, sauf collaborer en pratiquant l’éloignement physique.

Les gens comme vous et moi n’ont pas vraiment avantage à explorer trop profondément toute la complexité de cette pandémie. Vous n’allez pas vous sentir mieux en suivant l’évolution de la situation en direct.

Tenez-vous informé, mais limitez votre consommation d’information et consultez uniquement des sources fiables.