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Le désespoir et les pensées suicidaires s’amplifient à mesure que progresse la pandémie
1 décembre 2020
Une nouvelle enquête nationale révèle que la santé mentale des Ontariens continue à se détériorer
[Ottawa, Ontario] le 3 décembre 2020 – La deuxième vague de la pandémie a exacerbé les sentiments de stress et d’anxiété, entraînant un niveau alarmant de désespoir, de pensées suicidaires et de découragement au sein de la population de l’Ontario. Voilà ce qu’expose la plus récente vague de données tirées d’une enquête de surveillance nationale sur les conséquences de la COVID-19 pour la santé mentale, que l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) rend publique aujourd’hui en collaboration avec une équipe de recherche de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
La majorité de la population des Ontariens (75 %) se dit préoccupée par la deuxième vague du virus, 62 % d’entre eux craignant qu’un être cher ou un membre de leur famille meure, et seulement 20 % se sentent optimistes. À l’approche de l’hiver, 44 % des Ontariens font état d’une détérioration de leur santé mentale depuis mars.
« Le froid, l’incertitude, l’érosion des réseaux de soutien social et les restrictions quant aux rassemblements pendant les Fêtes surviennent alors que les gens sont déjà anxieux, découragés et inquiets que les choses empirent », explique Margaret Eaton, cheffe de la direction nationale de l’ACSM. « J’ai peur que beaucoup de personnes soient si désespérées qu’elles ne voient pas la lumière au bout du tunnel. »
Une des grandes inquiétudes est l’augmentation marquée du taux de suicide cet automne : 1 personne sur 10 (10 %) au Canada a récemment eu des pensées suicidaires, par rapport à 6 pour cent au printemps et à 2,5 pour cent en 2016, avant la pandémie.
« Nous constatons une relation directe entre les facteurs de stress sociaux et le déclin de la santé mentale », affirme Emily Jenkins, qui est professeure en sciences infirmières à l’UBC et experte en santé mentale et usage de substances. « Avec la pandémie qui perdure et l’augmentation du nombre de cas et des restrictions, une bonne partie de la population est en détresse. Les taux de pensées suicidaires et d’automutilation sont particulièrement inquiétants, ayant monté en flèche depuis le début de la pandémie, et ils sont encore plus importants dans certains sous-groupes de la population qui subissaient déjà de la stigmatisation, de l’exclusion, du racisme et de la discrimination. »
Malheureusement, peu d’Ontariens reçoivent les services et les mesures de soutien dont ils ont besoin en matière de santé mentale, et bon nombre d’entre eux ont recours à une combinaison de stratégies saines et moins saines pour composer avec la situation.
Deux Ontariens sur 10 (20 %) a indiqué avoir augmenté sa consommation de substances comme un moyen pour composer avec la crise. 22 % boivent plus d’alcool, alors que d’autres ont augmenté leur consommation de cannabis (12 %) ou de médicaments d’ordonnance (8 %).
La pandémie continue de faire ressortir que la santé mentale n’est pas une responsabilité individuelle. Il faut une intervention des pouvoirs publics. Même avant la pandémie, le système de soins de santé mentale canadien ne répondait pas aux besoins des gens en raison de longues listes d’attente, de problèmes d’accès, d’iniquités et de sous-financement.
« Les services communautaires en santé mentale peuvent alléger la pression exercée sur les hôpitaux et un système de soins actifs déjà sévèrement affecté par la COVID-19, mais ils sont chroniquement sous-financés. Les gouvernements doivent financer les services offerts dans la communauté et ainsi assurer que les gens reçoivent l’aide dont ils ont besoin plus rapidement », soutient Dania Versailles, directrice, services cliniques à l’ACSM Ottawa.
Le sondage a été mené par Maru/Matchbox auprès d’un échantillon représentatif de 3 027 personnes âgées de 18 ans et plus qui résident au Canada. Il a été réalisé entre le 14 et le 21 septembre 2020. L’échantillon d'Ontario était de 1 137. Il s’agissait de la deuxième de trois vagues stratégiques d’une enquête nationale qui concorde avec des travaux de la Mental Health Foundation, au Royaume-Uni.
Pour obtenir un résumé des conclusions de l’enquête, veuillez cliquer ici.
Ressources :
- Si tu as besoin d’aide, appelez ou envoyez un SMS au Centre de détresse d’Ottawa et la région.
- Si vous êtes dans la région d’Ottawa, planifiez une séance de consultation téléphonique ou vidéo gratuite le jour même ou le lendemain avec Counseling, on connecte.
- Ressentez-vous de la tristesse, du stress ou de l’anxiété ? Nous sommes là pour vous aider : Retrouver son entrain.
- Si vous rencontrez une situation d’urgence, s’il vous plaît rendez-vous à la salle d’urgence de l’hôpital général le plus près de chez vous ou appelez le 911.
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Pour les demandes des médias :
Patrick Jodoin
Spécialiste en communications et relations communautaires, ACSM Ottawa
[email protected]
Lou Bosshart
Spécialiste des relations médias, relations médias de l’UBC
[email protected]