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L’ACSM Ontario réagit au décès d’une autre personne en situation de crise
29 juin 2020
(Toronto, le 24 juin 2020) – Voici une déclaration de Camille Quenneville, cheffe de la direction de l’Association canadienne pour la santé mentale, Ontario, en réaction au décès d’Ejaz Choudry :
« Il est triste, déchirant et extrêmement bouleversant qu’une fois de plus, une personne en détresse soit décédée après l’intervention de la police en réponse à un appel lié à une crise en santé mentale. Il est frustrant de réitérer nos recommandations aux médias, au public et au gouvernement sur les changements nécessaires pour soutenir ceux et celles qui ont besoin d’aide au moment le plus critique de leur vie.
» Depuis avril, quatre Ontariens racialisés – D’Andre Campbell, Caleb Njoko, Regis Korchinski-Paquet et maintenant Ejaz Choudry, 62 ans, marié et père de quatre enfants – ont perdu la vie d’une manière qui est en train de prendre des proportions alarmantes. La famille de chacune de ces personnes, et dans le cas de M. Campbell lui-même, avaient demandé de l’aide, mais les victimes ont fini par mourir après une intervention de la police.
» Il est facile de pointer la police du doigt et de lui rejeter la faute, mais ces événements tragiques nous rappellent cruellement à quel point nos systèmes sociaux, de justice et de santé laissent tomber ceux et celles qui ont des problèmes de santé mentale ou de dépendance.
» Le fait d’avoir le 911 comme ligne d’écoute téléphonique de facto est problématique au départ, mais c’est la réalité. C’est pourquoi nous sommes depuis longtemps d’avis que toutes les communautés de l’Ontario devraient disposer des ressources nécessaires pour mettre en place suffisamment d’équipes mobiles d’intervention d’urgence [ÉMIU] sur la route 24 heures sur 24, sept jours sur sept, comme modèle de première intervention. Ces équipes comprennent généralement un professionnel de la santé mentale, comme un infirmier ou un travailleur social, qui accompagne un policier spécialement formé.
» L’objectif général de ces ÉMIU consiste à désamorcer les situations où une personne vit une crise de santé mentale ou de dépendance, et vise à éviter l’intervention non nécessaire du système de justice ou des services d’urgence des hôpitaux. Et les travailleurs de la santé mentale peuvent alors effectuer une évaluation dans le but de déterminer les services communautaires qui seraient appropriés.
» Lorsque les ÉMIU sont utilisées efficacement, la personne en crise est souvent stabilisée, et l’intervenant en santé mentale peut créer un plan de soins et faire en sorte que la personne reçoive l’aide en santé mentale dont elle a besoin. La personne évite ainsi d’entrer dans un service d’urgence hospitalier déjà surchargé ou dans le système judiciaire.
» Notre expérience et nos partenariats avec les services de police de partout en Ontario nous ont montré que la police souhaite également la mise en place d’ÉMIU supplémentaires sur la route, ainsi qu’une formation accrue pour tous les agents de première ligne, afin de les aider à soutenir les personnes en détresse.
» Mais la question de savoir comment intervenir auprès des personnes qui vivent une crise est extrêmement complexe, et il n’y a aucune garantie que les ÉMIU, à elles seules, aideront à résoudre le problème. Les ÉMIU ne sont qu’un outil parmi d’autres dans la boîte à outils.
» Il existe des exemples brillants, comme à London, en Ontario, où notre filiale de l’Association canadienne pour la santé mentale dispose d’un centre de crise autonome ouvert 24 heures sur 24, où l’on peut se présenter et recevoir des services d’intervention d’urgence, et où la police et les ambulanciers peuvent conduire des personnes en détresse. Là, le personnel peut désamorcer la situation et préparer un plan de soins mettant la personne en contact avec des ressources en santé mentale. De mars à mai, ce centre de crise a reçu 644 visites, dont 120 fois où la police ou les ambulanciers y ont conduit une personne en crise.
» Mais les exemples comme celui-ci à London sont rares. Les ressources ne sont tout simplement pas disponibles. Même si ces programmes existent, une grande partie de la population n’est pas au courant de leur existence.
» C’est parce que le système de santé mentale et de lutte contre les dépendances est chroniquement sous-financé, comparativement au système de santé physique, et qu’il est donc difficile pour le citoyen moyen de s’y retrouver. Si vous vous cassez un bras, vous allez à l’hôpital. Notre objectif est de contribuer à informer la population que des organismes communautaires sont là pour aider les personnes qui ont des problèmes de santé mentale.
» Soutenir les personnes en situation de crise n’est pas une solution rapide, mais cela nécessite une stratégie à long terme qui comprend un financement adéquat de la part de l’ensemble du gouvernement. La santé mentale n’est pas seulement une question de santé. Elle nous affecte à la maison, au travail, dans nos loisirs, lorsque nous sommes en compagnie de nos amis et collègues, ou lorsque nous sommes seuls.
» Notre objectif devrait être de soutenir les personnes à tous les stades de leur rétablissement à la suite de problèmes de santé mentale et de dépendance, afin qu’elles puissent mener une vie enrichissante et productive et éviter les situations de crise.
» Sinon, nous nous retrouverons ici à nouveau, confrontés à d’autres tragédies et encore remplis de colère et de frustration. »
Camille Quenneville
Cheffe de la direction, Association canadienne pour la santé mentale, Ontario
À propos de l’Association canadienne pour la santé mentale, Ontario
L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), Ontario, est un organisme de bienfaisance à but non lucratif. Par le leadership, la collaboration et la poursuite continuelle de l’excellence en matière de services communautaires de santé mentale et de lutte contre les dépendances, nous travaillons à améliorer la vie de tous les Ontariens et Ontariennes. Notre vision est une société qui investit dans la santé mentale de tous. Nous sommes un conseiller de confiance auprès du gouvernement, nous contribuons au développement des systèmes de santé grâce à la formulation et la recommandation d’options politiques qui favorisent la bonne santé mentale. Chaque année, nos 28 filiales locales de l’ACSM, ainsi que les fournisseurs de services communautaires de santé mentale et de lutte contre les dépendances, viennent en aide à environ 500 000 Ontariens et Ontariennes.
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Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Justin Dickie
Responsable des communications
Association canadienne pour la santé mentale, Ontario
Tél. : 416-977-5580 poste 4175
Courriel : [email protected]