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Journée Bell Cause pour la cause : Tenter de se sentir mieux en période d’imprévisibilité

Chaque action compte. À l’occasion de la Journée Bell Cause pour la cause 2021, la Succursale d’Ottawa de l’Association canadienne pour la santé mentale a demandé à Dave, rédacteur et client de l’organisme, de nous faire part de son témoignage au sujet des circonstances qui l’ont mené à s’engager dans les services en santé mentale et de nous dire comment cette décision de rechercher les occasions qui émanent de la crise l’ont motivé dans son combat contre l’anxiété et la dépression dans un contexte extrêmement difficile.

 

L’année 2020 n’a vraiment pas été une année ordinaire pour moi. En un clin d’œil, je suis passé de mon emploi de rêve au chômage.

Après avoir travaillé près de 15 ans dans le domaine culinaire – où travailler 60 heures par semaine était chose courante pour moi –, j’ai tout simplement arrêté d’avancer. Je savais que quelque chose n’allait pas, mais je n’arrivais pas à trouver quoi.

Tout est arrivé en même temps. La pandémie a frappé et je n’avais plus de travail.

Au début, ne pas travailler ressemblait à des vacances forcées et je blaguais avec mes amis et ma femme en disant que j’étais en « congé payé », mais ce sentiment de légèreté s’est vite dissipé. Nous étions au tout début de la pandémie et je n’avais aucune idée si je recevrais de l’aide financière à temps pour payer mes comptes et mon loyer.

Il y avait beaucoup de confusion. Devais-je demander la PCU? L’assurance-emploi? Que faire?

Et pourtant, chaque matin, je sautais du lit avec l’espoir de retourner au travail, mais malheureusement, le moment n’était pas encore venu.

Je vais bientôt avoir 40 ans et je suis formé pour le travail en cuisine, où le mot d’ordre est « go, go, go »!

 

Coincé à la maison

Il se passait mille choses dans ma tête et je n’arrivais pas à m’adapter aux changements sociaux intenses que les mesures de confinement ont amenés. Je m’ennuyais de travailler en équipe et de socialiser dans une cuisine. J’ai commencé à fumer trop de cannabis et à remplir mes journées avec des plaisirs qui ont fini par devenir insipides à cause de l’anxiété et de la dépression qui me rongeaient.

À travers tout cela, j’essayais seulement de me sentir mieux dans une période d’imprévisibilité. Je suis devenu obsessif, j’ai commencé à faire des achats impulsifs et à avoir des épisodes qui, je l’ai appris bien vite, étaient des crises de panique.

À ma deuxième visite à l’urgence, je pensais que j’étais en train de mourir d’une crise cardiaque. Toutefois, ce n’était pas cela. Mon médecin m’a prescrit de nouveaux médicaments et m’a orienté vers un thérapeute.

 

Un visage familier

J’ignorais aussi que ce séjour à l’hôpital me mettrait en contact avec l’incroyablement polyvalente Succursale d’Ottawa de l’Association canadienne pour la santé mentale, ou ACSM Ottawa, par l’intermédiaire d’un programme appelé Visages familiers : j’ai obtenu mon congé du campus Civic de l’Hôpital d’Ottawa et quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel de ma nouvelle travailleuse de soutien à l’ACSM Ottawa.

Nous avons d’abord fait connaissance, puis elle m’a mis en contact avec les groupes de pairs de l’organisme axés sur la thérapie cognitivocomportementale (TCC), la réduction des méfaits et la formation sur la pleine conscience. Mon adorable (sous son masque haha) travailleuse m’a même rendu visite et m’a laissé des documents et une carte-cadeau pour m’aider à payer mon épicerie.

Quand j’ai commencé à travailler sur moi-même et que j’ai réussi à briser ce que j’appelle le « mur de la honte », j’avais ce dont j’avais besoin pour entamer mon rétablissement.

Au moment où j’ai écrit ces lignes, nous étions en pandémie de COVID-19 depuis presque huit mois. J’ai trouvé très difficile de naviguer dans l’isolement, le stress financier, l’anxiété accrue et la dépression qui en découlent.

Ç’a été un véritable signal d’alarme pour moi.

 

Voir les occasions qui émanent de la crise

Je suis sorti de cette roue du hamster qu’est la vie et j’ai réalisé que je n’avais aucun équilibre travail-vie privée. Mon système de valeurs était détraqué et ma santé mentale déclinait progressivement.

Mais il suffit de vouloir pour pouvoir, et dans mon cas, le pouvoir se trouvait dans un écran. Établir des liens significatifs grâce aux soins virtuels m’a aidé.

J’ai lutté toute ma vie contre des problèmes de dépendance et de santé mentale. Mais cette fois-ci, la crise m’a donné la chance de réévaluer ce qui a fonctionné et n’a pas fonctionné pour moi. La crise était une occasion en soi!

Ce processus a éliminé le côté négatif de mon ego. Je possède maintenant les outils pour mieux gérer mes émotions. Je sais maintenant qu’il est tout à fait humain d’exprimer ses émotions – sinon elles s’accumulent. Il est beaucoup plus important que je communique ce que je ressens plutôt que de baisser la tête et de persévérer, comme avant.

L’ACSM Ottawa a joué un rôle fondamental dans mon rétablissement en tant que système de soutien. Le Centre de détresse d’Ottawa et la région m’a aussi beaucoup aidé, tout comme ma merveilleuse femme, mes amis et ma famille. Et grâce à l’aide de mon médecin, des médicaments et des nouvelles personnes qui me soutiennent, je suis sur la bonne voie. Si je peux retirer quelque chose de positif de la pandémie, c’est à quel point on peut obtenir de l’aide lorsqu’on fait preuve d’honnêteté, d’ouverture d’esprit et de volonté.

 

Revenir à la normale, mais avec soi-même comme priorité

Je suis maintenant de retour à temps partiel dans une cuisine. J’ai des employeurs intuitifs et ouverts à la communication qui respectent les limites claires que j’ai établies pour moi-même à mon retour sur le marché du travail.

Je dois admettre que j’avais peur de retourner travailler parce que je voulais être le meilleur employé possible, mais je ne voulais pas retomber dans mes vieilles habitudes et dans l’épuisement professionnel. Quand je suis retourné au travail, j’ai essayé d’être le plus honnête possible avec mon employeur et avec tout mon entourage.

Je me suis assuré d’avoir un plan en cas de crise avant de me mettre dans une situation susceptible de me rendre trop émotif. Je suis mon propre thérapeute : j’aborde la vie et le travail avec des techniques de thérapie éprouvées pour m’aider à surmonter toute difficulté.

 

Parlez-en

Si vous avez besoin d’aide, demandez-en – vous voyez ce que cela m’a apporté? J’espère que mon histoire contribuera à éliminer la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale et de dépendance pour que plus de gens se sentent à l’aise de demander de l’aide et de parler de leurs difficultés.

Étant donné les immenses changements qui s’annoncent, nous avons tous besoin de plus de soutien. Au bout du compte, nous y gagnons tous puisque plus nous comprenons nos propres problèmes de santé mentale, mieux nous pouvons nous adapter et évoluer.

 

Ressources :

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